Source [Radio Notre-Dame] : Le 28 septembre dernier, le Sénat publiait un rapport sur l’industrie de la pornographie qui dénonce les ravages de cette industrie. Annick Billon, rapporteur, était l’invitée du Grand Témoin ce mercredi 19 novembre pour le détailler.
Dix-neuf millions de français se connectent, en moyenne, une fois par mois à un site pornographique. Parmi 2,3 millions de mineurs. « Au début, nous voulions travailler sur l’accès des mineurs à la pornographie et très rapidement on a décidé d’élargir et de travailler sur l’industrie pornographique parce que l’on s’est rendu compte qu’aucun travail parlementaire n’existait. Globalement, la pornographie est absente des politiques publiques. » explique Annick Billon, sénatrice UDI et présidente de la délégation aux droits des femmes. Pendant six mois, Laurence Cohen, Laurence Rossignol, Alexandra Borchio Fontimp et Annick Billon ont auditionné tous les protagonistes de cette industrie dont les représentants des sites pornographiques Jacquie & Michel ainsi que le groupe Dorcel.
« Ils ont répondu, les propos étaient encourageant » affirme Annick Billon, « mais de manière un petit peu subtile disons. Parce qu’on nous a parlé de porno éthique, de coordinateurs d’intimité. Sur les plateaux, on nous a parlé de contrat de travail, de sécurité. Quelques semaines après, ces protagonistes étaient cités dans des affaires de viols, de proxénétismes et de traites d’êtres humains. »
Un porno éthique ?
La délégation de ce rapport a fait le choix de ne pas proposer d’interdiction à l’accès à la pornographie, « on aurait pu, indique la sénatrice Billon, sauf que l’industrie de la pornographie, depuis les années 2000, c’est une industrie à l’international. Ce sont des financiers qui sont derrière cette industrie et donc réguler la pornographie en disant, je l’interdis en France, n’aurait eu aucune portée. La sénatrice explique également que la règlementée n’est pas une solution, « le porno éthique c’est totalement anecdotique. Le porno qui fonctionne, c’est le porno trash, violent. En France, 1/3 des français consomment de la pornographie. Il y a des phénomènes d’addictions, qui nous ont montré au fil des auditions, que plus les personnes consomment plus elles sont en demandent d’images violentes. » Pour l’invitée du Grand Témoin, le porno éthique pourrait exister « sauf que ça n’intéresse personne. On sait que 90% des images pornographiques qui sont consommées sur Internet sont des images violentes. C’est l’apologie de la pédocriminalité, c’est l’apologie du viol, c’est l’apologie de l’inceste. »
Après la violence de ce rapport, les parlementaires souhaitent engager un débat public mais aussi faire respecter la loi. Depuis le 2 décembre 2021, le fait de fabriquer, transporter ou diffuser des images pornographiques est « puni de trois ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur. » L’article précise également que cela reste une infraction « y compris si l’accès d’un mineur aux messages mentionnés au premier alinéa résulte d’une simple déclaration de celui-ci indiquant qu’il est âgé d’au moins dix-huit ans. ». Une loi qui reste bien trop peu appliquée estime Annick Billon. Les parlementaires ont publié 23 recommandations pour lutter contre ces violences.
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