Source [Breizh-Info] : Une récente étude parue dans Frontiers in Human Neuroscience met en lumière les effets méconnus mais profonds de la consommation régulière de pornographie sur le cerveau humain. Les chercheurs y comparent les altérations neurologiques provoquées par une exposition fréquente à celles observées chez les toxicomanes. Une conclusion qui relance le débat sur la nature potentiellement addictive de ces contenus.
Un usage intensif qui modifie le cerveau
Menée à la faculté de médecine de Chengdu, en Chine, l’étude a observé deux groupes d’étudiants : l’un consommant du contenu pornographique de manière occasionnelle, l’autre de façon compulsive. À travers une expérience de 10 minutes de visionnage, les chercheurs ont analysé leur activité cérébrale, leur rythme cardiaque et leurs réactions faciales.
Résultat : les consommateurs intensifs présentaient une activation renforcée des zones du cerveau liées à la récompense, à la prise de décision et au contrôle de soi – les mêmes que chez les personnes dépendantes aux opioïdes ou à la cocaïne. Cette hyperstimulation conduit à une recherche de contenus toujours plus extrêmes, dans une spirale comparable à la tolérance que développe un toxicomane.
Des émotions altérées et une pensée affaiblie
L’étude révèle également une influence marquée sur les émotions. Chez les utilisateurs compulsifs, le rythme cardiaque diminuait fortement, un effet similaire à celui provoqué par des drogues comme l’héroïne. S’ajoutaient des expressions faciales plus intenses de plaisir, mais aussi une fréquence accrue de tristesse et de colère – des signes d’une instabilité émotionnelle grandissante.
Ces sujets montraient aussi moins de surprise et plus de détachement émotionnel. À l’inverse, les consommateurs occasionnels affichaient davantage de dégoût ou de crainte, signes d’une réaction encore « saine » au contenu visionné.