Source [Le Monde] : Associations, infirmières scolaires, thérapeutes, enseignants, médecins témoignent de l’exposition accrue des mineurs à ces contenus. Cela vaut pour près d’un tiers des 11-17 ans, a révélé une enquête de l’Arcom, et cela intervient de plus en plus tôt.
« Mais Madame, est-ce que je dois faire ce que j’ai vu ? Est-ce que c’est ça que les garçons attendent de moi ? » Depuis qu’elle a commencé à parler de sexualité avec des jeunes en 2017 – année d’obtention de son diplôme –, Valérie Froc, conseillère conjugale et familiale à Toulon, ne compte plus les questions de ce type que des adolescentes, souvent « plus loquaces » que les adolescents, dit-elle, ont pu lui poser. Des questions lui faisant « clairement » comprendre que le visionnage de contenus pornographiques est « fréquent » et « laisse des traces ».
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Son champ d’observation est vaste : Valérie Froc intervient dans un centre de santé sexuelle, à l’hôpital, en institut médico-éducatif, dans des établissements scolaires… Et, de plus en plus souvent, aussi, à l’école primaire.
« Quand j’ai commencé à faire de l’éducation affective, c’était surtout des lycéens et des collégiens qui me semblaient concernés, rapporte-t-elle. En cinq ans, j’ai bien vu l’implication de publics de plus en plus jeunes. Je peux être face à une classe de CM2 et constater qu’au moins la moitié a déjà été exposée à des images porno. Ils le disent avec leurs mots : “C’est dégueulasse” , “J’ai honte…”. Mon expérience est empirique, tient-elle à souligner, mais je pense qu’elle n’est pas isolée. »
Associations, infirmières scolaires, psychothérapeutes, enseignants, médecins… sont bien placés pour témoigner d’un phénomène qui les inquiète et sur lequel l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) vient de poser un diagnostic chiffré édifiant.