FIGAROVOX/TRIBUNE – Sur la plateforme Lumni on trouve le programme «Sexotuto» depuis mars dernier. Sabine Duflo et Marie-Alix Le Roy, membres du collectif Surexposition écrans (CoSE), en jugent le contenu problématique et se demandent si c’est bien là le rôle du service public.
Nos enfants sont confrontés de plus en plus tôt, de plus en plus fréquemment à la pornographie. Une étude de 2018 a estimé qu’un adolescent sur 5 aurait été exposé à du matériel pornographique de manière accidentelle[1]. Une autre étude a montré qu’en France 58% des garçons et 45% des filles avaient vu leur première image pornographique avant l’âge de 13 ans[2]. Le porno en réalité est partout, non seulement sur les sites pornographiques mais aussi plus simplement dans les séries, les clips dont les paroles et les images souvent hypersexualisées conditionnent la sexualité du très jeune auditeur/spectateur, la formate. « Yeah, yeah, yeah you fuckin’ with some wet-ass pussy. Give me everything you got for this wet-ass pussy »[3]. Tous les enfants et ados connaissent cette chanson « WAP » (acronyme de Wet-Ass Pussy) de Cardi B, sortie en août 2020 : 389 millions de vues sur YouTube, 25 millions de vues en 3 jours. Et ils n’ignorent rien du sens des paroles ni de la danse qui en découle, très suggestive et reprise des millions de fois sur leur réseau social préféré Tik Tok.
Nos démocraties s’accommodent plutôt bien de l’exploitation marchande de nos pulsions : la pornographie circule partout sur le net et les enfants y ont accès dès lors qu’un portable avec une connexion internet leur est fourni, c’est-à-dire vers 10-11 ans en moyenne, à l’entrée au collège. Certains parents récalcitrants tentent de résister et cherchent à équiper leur enfant plus tardivement mais avec le confinement, l’injonction de l’Éducation Nationale à utiliser « l’outil numérique » a eu raison des plus résistants. Leur enfant est sommé de s’asseoir chaque jour devant l’écran de son ordinateur, ou d’utiliser son téléphone portable pour ceux, nombreux, qui n’ont pas d’ordinateur mais sont équipés d’un téléphone portable avant même l’entrée en sixième.
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